Anthony FOURMY - Peintre sarthois
Né en Sarthe, j’ai passé mon enfance en Loir-et-Cher, à Savigny-sur-Braye.
Après des études d’Histoire suivies à Tours, je deviens professeur des écoles.
Aujourd’hui, je vis et travaille à Loué.
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Peindre est pour moi un acte de liberté. Acte de liberté mais aussi acte de repli sur l’intime. Peindre, créer, c’est se retrouver face à soi-même. C’est engager son corps, engager son esprit, engager son subconscient ! Il faut se rendre disponible. Se laisser happer. Et c’est alors que la toile devient le réceptacle de ces engagements. Elle devient espace de rencontre entre le peintre, la matière, le trait, la lumière et le sens de l’œuvre en devenir. Et pour qu’il y ait sens, il faut, en amont, des interrogations, des questionnements. Questionnements sur la façon d’agencer, d’organiser l’espace et les couleurs, questionnements sur les clefs à fournir pour décrypter, lire la toile.
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En général, je traite mes sujets à la peinture acrylique que je charge avec des sables de carrière , de rivière ou de la cendre.
Le plus souvent, mes couleurs sont chaudes : des ocres, des bruns et des rouges.
Elles sont « déglacées », ça et là, par quelques aplats, quelques tâches, quelques lignes de bleu pâle.
Les formes sont parfois cernées ou soulignées au fusain.
Mon travail artistique puise ses sources à travers des références personnelles, mais aussi poétiques, érotiques ou encore historiques.
Et, très fréquemment, l’œuvre à venir naît de dessins « jetés » dans mes carnets. Je peux laisser un croquis, une esquisse et ses dérivées en sommeil plusieurs mois, car il manque quelque chose pour que cela « fonctionne ». Puis, vient le jour où, en feuilletant mes anciens carnets, tombant sur un dessin, la clé m’apparaît, la composition prend son sens, trouve son équilibre.
Ce n’est qu’ensuite que, plus sereinement, je passe à la toile…
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Tenir un pinceau entre mes phalanges est pour moi une nécessité. Et, par ailleurs, comme un comédien a besoin de monter sur scène pour exister, mes toiles se doivent d’être offertes aux regards critiques du public pour que mon acte de peindre ait une raison d’être, d’exister. Picasso n’a-t-il pas dit qu’ « un tableau ne vit que par celui qui le regarde » ? Je peins pour moi mais, malgré une certaine pudeur et une certaine prise de risque à me dévoiler, aussi pour les autres…
A. F. IX/2013